Histoire des Kerguelen
Histoire Simplifiée des Kerguelen
Les îles Kerguelen, jadis surnommées îles de la Désolation, forment un archipel au sud de l'océan Indien et constituent l'un des cinq districts du territoire des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF). Son île principale, la grande terre est la troisième plus grande île de France, presque aussi grande que la Corse.
L'archipel fut découvert le 12 février 1772 par le navigateur français, originaire de Quimper, Yves Joseph de Kerguelen de Trémarec avec les deux bateaux de l’expédition = le Gros Ventre et la Fortune. Il aperçoit une terre où il croit voir le continent Austral, et lui donne le nom de "France australe". Il fait débarquer un marin pour prendre possession du territoire au nom du roi. Kerguelen n’y mettra jamais les pieds !
Voici un extrait de ce Kerguelen a pu écrire sur son rapport alors que la tempête avait empêché de mettre une embarcation à l’eau !
« … Il n’est pas douteux qu’on trouvera des mines de toutes espèces, au moins du cuivre du fer et du plomb … la France australe procurera des bois de construction et des mâtures, des goudrons, des chanvres… ».
La découverte d’un continent austral a fait rêver et vibrer plus d’un explorateur de l’époque. C’est cette émulation et la notoriété qu’une telle découverte aurait pu lui apporter qui ont fait basculer Kerguelen dans le mensonge !
Quatre ans plus tard en 1776, James Cook atteindra ces côtes et en fera un descriptif beaucoup plus précis que son prédécesseur breton. Dans le dernier journal, posthume, de Cook apparaissent ces mots : « une île assez petite que, à cause de sa stérilité, j’appellerais avec justesse l’île de la Désolation, si je ne voulais pas enlever à M. de Kerguelen l’honneur de lui donner son nom. »
En août 1825 le
marin britannique John Nunn fit naufrage sur l'archipel. Nunn et ses trois équipiers restèrent bloqués sur l'île jusqu'à leur sauvetage en février 1827.
Sir James Clark Ross, sur les navires Erebus et Terror, séjourne dans les Iles Kerguelen de mai à juillet 1840. De nombreuses études scientifiques sont menées : flore et faune par le botaniste Hooker, géologie par Mc Cormick qui découvre des gisements de bois fossile, observations sur le magnétisme terrestre et la météorologie, relevés hydrographiques. Le navigateur rapporte qu’il a croisé plusieurs centaines de navires phoquiers américains pendant son passage aux Kerguelen !
La production d’huile minérale en 1857 en Roumanie, le gaz d’éclairage et la guerre de sécession (1861-1865) vont sonner le glas des baleiniers qui vont venir chaque année de moins en moins nombreux dans les Iles Kerguelen.
En février 1874, le navire de guerre allemand l’Arcona, commandé par Von Reibnitz visite la côte orientale pour préparer l’expédition astronomique qui sera amenée par la Gazelle.
Entre novembre 1874 et février 1875, la mission astronomique anglaise du Volage installée en Baie de l’Observatoire restera célèbre pour avoir la malencontreuse idée de lâcher des lapins sur l’île.
En 1892, prévenu de certaines prétentions britanniques et australiennes, le gouvernement français ordonne la prise de possession officielle des Iles Kerguelen. Le 01 janvier 1893, l’aviso l’Eure, commandé par le capitaine de frégate Lieutard, effectue une première prise de possession officielle en Baie de l’Oiseau, où il croise le capitaine John Fuller, capitaine du Francis Allyn. Le 07 janvier, une nouvelle cérémonie est faite à Port-Gazelle et un dépôt de vivres pour naufragés est déposé. L’Eure quitte les Kerguelen le 15 janvier.
La même année, le gouvernement concède aux frères Henry et René-Émile Bossière l'exploitation de Kerguelen pour cinquante ans. Ce n'est que 15 ans après le décret de concession, qu’Henri, le fils cadet des Bossière, se rend aux Iles Kerguelen, pour mieux se rendre compte des possibilités réelles offertes par "leur colonie". L'exploration dure du 24 janvier au 20 avril 1909, pendant laquelle Henri Bossière et ses quatre équipiers effectue de nombreuses sorties, en particulier à bord des bateaux de chasse norvégiens.
S’en suivirent la douloureuse expérience de Port Couvreux et la construction de Port Jeanne d’Arc. Pour la construction de celle-ci René et Henri Bossière prennent des contacts avec les chasseurs norvégiens, maîtres incontestés en matière de chasse à la baleine. (cf article).
En 1908–1909 (à bord du J.-B.-Charcot) puis en 1913–1914 (avec la Curieuse), Raymond Rallier du Baty et son frère Henri explorent les rivages, les baies et les terres de l'archipel.
Le Jacques, qui a embarqué 1503 moutons aux Malouines, arrive à Port Couvreux le 17 août 1913, avec à son bord René Bossière qui découvre avec consternation que le Yves de Kerguelen est déjà reparti. Les moutons rescapés du voyage sont néanmoins débarqués ainsi que trois bergers: l'Uruguayen Alfred Alaverry et deux français Bernard Joly et Abel Champalbert. Le Jacques quitte Port Couvreux pour l'Australie le 03 octobre
Le géologue Edgar Aubert de la Rüe assisté par son épouse Andrée entreprend l'étude géologique et géographique de l'archipel lors de quatre campagnes (1928–1929, 1931, 1949–1950, 1952).
Le corsaire allemand Atlantis, capitaine Rogge, arrive aux Kerguelen le 14 décembre 1940. Le navire doit être révisé à l’abri des regards indiscrets, refaire son camouflage et faire le plein d’eau douce. Après qu’un commando ait vérifié l’absence de soldats étrangers, le capitaine décide de mouiller près de Port Couvreux, dans le Bassin de la Gazelle.
Le 11 décembre 1949, l’aviso Lapérouse, arrive aux Kerguelen. Muni de 130 tonnes de matériel et de vivres, le chef de mission Pierre Sicaud doit choisir un emplacement pour la future base permanente et repérer des sites pour la création d’une piste d’aviation. Le 16 décembre, le choix est fait : la base sera installée dans une petite anse du Golfe du Morbihan. Pierre Sicaud baptise cette base Port-aux-Français.
La station permanente de Port-aux-Français créée en 1950 a permis une étude détaillée de l'environnement géophysique, géologique et des biologies animales marines, terrestres et végétales .
Jusqu'au début du XXe siècle les chasseurs de phoques et de baleines ont fréquenté l'archipel et en ont massacré la faune. Les populations animales se sont aujourd'hui reconstituées et les côtes accueillent à nouveau de nombreuses colonies de reproduction d'oiseaux marins (albatros, manchots, pétrels, etc.) mais aussi d'éléphants de mer et d'otaries. Les îles, y compris les eaux territoriales, sont classées en réserve naturelle. La zone économique exclusive est quant à elle l'une des zones de pêche de la légine.
Depuis 1950, la France assure le fonctionnement continu de la station de Port-aux-Français, base logistique, technique et scientifique où se relayent régulièrement 50 à 130 personnes.
1ère mission
Actuellement, nous sommes les représentants de la 62e mission