manip Popchat à PJDA
Manip Pochat à PJDA
(Du 14 au 19 mars 2012)
Mais qui est donc ce Popchat ??? C’est un jeune volontaire embauché par un labo de Lyon afin d’étudier la population de chat présent sur Kerguelen.
Voici un extrait du livre de JP Kauffmann « l’arche des Kerguelen » décrivant l’espèce :
« Descendants d’animaux familiers abandonnés par les phoquiers et les hivernants, ils ont retournés à l’état sauvage. Longtemps ils ont constitué une énigme pour les scientifiques. Contre toute attente, leur retour à la vie sauvage s’est accompagné d’un rétrécissement de la boite crânienne. D’ordinaire lorsque des animaux domestiques sont abandonnés et parviennent à survivre, leur capacité cérébrale augmente. On s’est alors aperçu que ce grand prédateur n’est victime, lui, d’aucun prédateur. Dans cette terre sans arbres sur laquelle les oiseaux établissent leur nid, le chat dévore des milliers de jeunes pétrels. Il engloutit aussi les lapereaux. Il n’a aucun concurrent et la nourriture lui est donnée « sans effort ». D’où une régression de son « intelligence ». Il est très méfiant : il y a une vingtaine d’année, l’administrateur donnait un litre de pastis pour dix chats abattus. »
Ils seraient entre 10.000 et 15.000 sur l’est de l’île !!! Par contre leur espérance de vie a été diminuée de moitié passant de dix à 05 ans.
Le but scientifique de cette étude est d’étudier l’espèce présente sur Kerguelen sur différents aspects : adaptation et évolution physiologique, proie, évolution de leur répartition géographique, évolution quantitative de l’espèce.
Une session « manip Popchat » se déroule sur neuf nuits et se décompose en plusieurs parties :
- A l’arrivée sur le site de travail, le Popchat (en l’occurrence Nathanael pour notre mission Ker 62) doit chasser des lapins qui serviront d’appâts. Pour ce faire, il doit passer son permis de chasse avant de postuler. Avant chaque départ en manip, il récupère la carabine consignée sous coffre chez le Disker.
Les lapins sont nombreux sur l’île mais chaque site présente ses particularités en matière de densité. Lors de notre premier jour sur P.J.D.A la chasse fût fructueuse avec un total de sept lapins. A notre retour à la cabane, nous devons les dépecer avant de les placer dans les cages.
- La deuxième étape consiste à poser les cages de part et d’autre d’un itinéraire préalablement choisit et identique chaque année. afin d’établir des corrélations entre les différentes captures, les lieux et dates devant correspondre. La pose d’une cage doit être choisit en fonction du passage de lapins (au vu des crottes) et de sa possible dissimulation. Ce seront 09 neuf cages qui seront posées sur une distance de deux kilomètres. Chaque cage est recouverte de végétation et manipulée avec des gants pour éviter de laisser des odeurs que le félin pourrait sentir. Nous utiliserons des claies de portage pour en faciliter le transport sur les différents lieux. Un des lapins, tué la veille, servira d’appât.
- Chaque jour, Nathanael doit effectuer deux opérations. L’une d’entre elles appelée « line » a pour but de comptabiliser les chats observés au télémètre ou à vue sur l’intégralité du parcours prédéfinis et identiques d’année en année. Le line est une ligne droite d’environ deux km repérée par des piquets numérotés et espacés tous les 100 ou 50 m. Sur ces neufs jours de présence, il devait en comptabiliser 30. Le premier « line » que j’ai effectué en sa compagnie a été concluant avec six chats observés.
- La deuxième opération quotidienne est la « ronde » des cages, qu’il effectue en général au retour de son « line ». Lorsqu’un chat est capturé, le Popchat doit prendre un minimum de précaution pour éviter que le « fauve » ne s’échappe et/ou qu’il le blesse ! Il place un sac sur l’une des deux entrées, ouvre la trappe et force le chat à y pénétrer. A ce moment, il doit remettre un lapin et refaire le camouflage de la cage.
- De retour à la cabane, la priorité est de garder un minimum de temps le chat en captivité. Avant de l’endormir à travers le sac et entre les omoplates (palpation oblige), il doit le peser pour doser sa seringue.
Puis il passe l’animal au » scanner » afin de lire le code-barres d’un transpondeur. Chaque animal capturé doit être identifié à chaque prise afin d’assurer son suivi. Ce transpondeur nous renseigne sur son numéro et fait référence à son nom, la date de la première et dernière capture. Pour ce faire on leur implante une puce ou transpondeur. Une fois l’animal endormi les différentes mesures peuvent commencer : prise de sang,
tailles des dents,
radius, tarse, tête, poils, détermination de la couleur, engraissement (pli cutané), tailles des testicules si mâle.
Si cela n’est pas déjà effectué, on lui pose un collier agrémenté d’un code couleur ainsi qu’une bague.
- L’étape suivante est la relâche de l’animal, effectuée six heures après l’anesthésie, sur le lieu de capture.
Le Popchat est, avec les ornithos, le V.A.T qui parcours les plus grandes distances et qui passe une grande partie de son temps à l’extérieur de P.A.F. Il possède six sites d’études : P.J.D.A, Morne, Ratmanoff, Port Couvreux, sourcils noirs et P.A.F.
L’étude des chats sur Kerguelen a débuté il y a une quinzaine d’année.
A chaque capture on identifie l’animal et s’il s’agit d’une première, le Popchat doit le nommer. C’est à ce moment que l’imagination de celui-ci ainsi que de ses manipeurs explose ! En voici quelques exemples : (les trois premiers étant de mon cru)
- Chat « stafiore » = castafiore
- Chat « ltimbanque » = saltimbanque
- Chat « zimir » = casimir
- Chat « lamalecoum » = salamecoum
- Chat « lom » = shalom
- Chat « rzneger » = schwarzenerger
- Chat « lopette » = salopette
- Chat « rkozy » = Sarkozy
- Chat « badabada » = chabadabada