Kerguelen - mission 62

Partenaires extérieurs

LES PARTENAIRES EXTERIEURS AUX TAAF

 

 

 

Les bâtiments de la base de Port-aux-Français (logements, ateliers, laboratoires...) occupent une surface de 9.000 m². La station dispose d'un port en eaux peu profondes et d'un quai de déchargement pour les barges assurant la navette avec le navire ravitailleur.

La première installation permanente date de 1951. Elle a connu un important développement pendant l'Année Géophysique Internationale (AGI). Le site d'implantation de la station a été choisi en raison de sa position abritée et de la faisabilité d'une piste d'aviation qui n'a finalement jamais été réalisée.

La station, outre les moyens logistiques nécessaires à son fonctionnement, comprend des laboratoires scientifiques (biologie, géophysique) et des installations techniques (météorologie, télécommunications, suivi des satellites, etc.), ainsi qu'un petit hôpital.

 

C.E.A :

 

 

Le Commissariat à l’Energie Atomique et aux énergies alternatives (Département d’Analyse et de Surveillance de l’Environnement : D.A.S.E) est présent sur Port Aux Français.

Ces stations appartiennent  à l’OTICE : Organisation du Traité d’Interdiction Complète des Essais nucléaires. Ce traité a été signé le 24 septembre 1996 par la France et ratifié le 06 avril 1998.

Dans le cadre du Traité d’interdiction compète des essais nucléaires (TICE) ratifié par la France, notre pays s’est engagé à mettre en place plusieurs stations de surveillance pour veiller à son respect et détecter tout essai nucléaire illicite. Ce traité interdit à quiconque de procéder à une explosion nucléaire où que ce soit.

Le Système de Surveillance Internationale (S.S.I) est destiné à détecter et à identifier toute explosion nucléaire, qu’elle soit aérienne, souterraine ou sous-marine, d’une puissance supérieur à 1 kilotonne de TNT. Ce système de surveillance qui, une fois complet, comprendra 337 installations permettant de surveiller les signes d’explosion sur toutes la planète.

Par sa position géographique si particulière au Sud de l’océan Indien, Kerguelen est le cadre idéal pour cela. Deux types de mesures sont effectués : des mesures sismiques et des mesures d’analyse de l’air. Les données sont ensuite transmises pour une analyse plus approfondie à Paris et au siège de l’O.T.I.C.E à Vienne.

Le SSI comprend 321 stations et 16 laboratoires de mesures des radionucléides qui se répartissent selon 4 technologies :

* Mesure d’ondes hydroacoustiques se propageant dans l’eau. Système mis en place à Crozet, aujourd’hui il est arrêté. Les ondes sonores causées par des explosions peuvent se propager extrêmement loin sous l’eau.

* Mesure d’ondes sismologiques se propageant dans le sol.

 

Les deux  types de mesures suivantes sont présentes à KERGUELEN :

  • Mesure d’ondes infrasons pour les ondes se propageant dans l’air : Nous avons 5 sites différents répartis autour de P.A.F.

60 stations de surveillance des infrasons situées à la surface de la Terre sont installées de part le monde.

  • Mesure des radionucléides émis dans l’atmosphère sous forme de particules de gaz. Le but étant de contrôler les particules révélatrices d’un essai nucléaire présentes dans l’atmosphère .Nous sommes 4 techniciens (marine, armée de l’air et armée de terre) à nous relayer tout au long de l’année pour effectuer ces prélèvements.

Une surveillance météorologique est également assurée dans chaque station, et des calculs complexes relatifs au transport atmosphérique sont effectués pour déterminer de quelle région les échantillons d’air sont susceptibles de provenir.

 

Une cinquième technologie :

  • Une station béta-gaz commence à être mises en place. Elle travaille uniquement sur la recherche du Xénon en particulier.

 

Ps : Les quantités considérables de données recueillies par les stations peuvent être utilisées à d’autres fins que la détection d’explosions nucléaires. Elles peuvent fournir aux centres d’alerte aux tsunamis des informations en temps presque réel sur un séisme sous-marin.

Ces données peuvent également permettre de mieux comprendre les océans, les volcans, les changements climatiques, la migration des baleines …

 

C.N.E.S :

 


Le Centre national d'études spatiales (CNES) a installé une station de poursuite de satellites dès 1997, sur un plateau situé à 4 km de la base de Port-aux-Français.

En 1981, un accord avec France Télécom permet d’implanter de nouvelle station de poursuite à Issus Aussaguel près de Toulouse pour le lancement du satellite d’observation SPOT 1, inaugurant ainsi un vaste réseau de station de télémesure dans le monde en Afrique du Sud (hartebeesthoek), îles Kerguelen en 1992 et en Guyane notamment.

Le Centre de Mise et Maintien à Poste est situé dans le bâtiment Fermat. Sa position ne permet pas de "voir" suffisamment souvent le satellite pour le gérer correctement. Aussi, le CNES a installé sur différents sites géographiques le Réseau 2 GHz du CNES. Il comporte, en exploitation courante, les stations d'Aussaguel (à 20 km de Toulouse), Kiruna (Suède) qui participe avec le CNES au programme SPOT, Kourou en Guyane française et Hartebeesthoek (Afrique du Sud).

Le CNES dispose aussi de la station Kerguelen (dans les îles du même nom dans le grand sud de notre planète, dans les Terres Australes et Antarctiques Françaises), mais l'utilise peu dans le cadre du système SPOT.

 

 

Cette diversité de supports est nécessaire en raison du caractère "furtif" de ces liaisons Télémesure / Télécommande (TM/TC) qui ne durent guère plus de 10 à 15 minutes par passage du satellite en visibilité d'une station à raison d'environ 15 passages par jour pour l'ensemble des stations.

En plus de ces services TM/TC, les stations permettent de restituer des mesures de distance, de vitesses relatives entre le satellite et les stations ainsi que des mesures angulaires, qui fourniront après traitement une orbite précise. Cette orbite calculée permet de suivre les satellites sans jamais les perdre. Cette orbite précise permet aussi de localiser finement les photographies prises.

Chaque station sol se compose d'une antenne parabolique « pointable » de 10 m de diamètre environ, d'un récepteur LNA, d'un émetteur puissant (de l'ordre d'1 kW), et des équipements de modulation/démodulation qui permettent de transposer les signaux de TM/TC de bas débit sur une porteuse très haute fréquence de 2 GHz.

Les satellites qui sont suivis sont des satellites à orbite polaire (altitude environ 700km) qui mettent 1 h 30 à faire le tour de la Terre. En règle générale, ils passent entre 6 et 8 fois par 24h en visibilité d’une station, moment durant lequel le contact se fait.

Les mesures servent surtout à corriger les orbites théoriques :

- mesures de distance : mesure du temps entre l’émission et la réception d’un signal.

- mesure Doppler : idem radar routier. Un décalage de fréquence donne une indication de la vitesse du satellite.

- mesure angulaire : détermination de la position du satellite en utilisant des procédés trigonométriques.

La précision de la localisation des photos de SPOT se fait par le système Doris (imaginé par le CNES) dont une balise est également installée à Ker et qui est gérée par Géophy.

 

 

 

RADARSAT :

 


Les balises Argos sont une arme redoutable contre les pêches illégales et sa principale force tiendra, à l’avenir, sans doute au fait qu’il ne se limitera plus à lui seul.

Antoine Monsaingeon s’en explique : « Prenons l’exemple de la surveillance de la pêche. La plupart des Etats et des pêcheurs ont compris l’enjeu de la protection des ressources marines, et ont donc équipé leurs bateaux de balises permettant la surveillance. Mais il en reste quelques-uns qui ne jouent pas le jeu et vont pêcher clandestinement la nuit. Utilisées en complément d’autres moyens spatiaux, comme les radars, nos balises deviennent une arme redoutable contre la pêche illégale.»

Grâce aux signaux des balises incluant un code d’identification, il devient en effet très simple de distinguer sur une image radar les bateaux déclarés de ceux qui ne le sont pas.

La 1ere mise en œuvre de ce service a eu lieu il y a déjà 5 ans aux îles Kerguelen.

 

 

 

« Nous avons installé une antenne de réception qui permet aux autorités locales de recevoir directement les images, grâce à quoi elles peuvent intervenir en flagrant délit. Le résultat, c’est qu’après de nombreuses saisies et amendes, plus un seul bateau de pêche illégale ne croise aujourd’hui dans les parages des Kerguelen. »

Un exemple si édifiant qu’une nouvelle antenne de réception vient d’être inaugurée le 15 septembre 2009 à Brest. Elle permet de surveiller toute l’Europe jusqu’à la Norvège, et pousse même jusqu’à la Mauritanie et le Groenland. Dès aujourd'hui, le système permet  également de lutter contre les pollutions délibérées en pleine mer.

 



06/05/2012
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