Kerguelen - mission 62

Port Jeanne D'Arc

Port Jeanne d’Arc

 


 

Si il est bien Un lieu mythique des îles Kerguelen qui porte en lui de nombreux récits et autre faits, c’est P.J.D.A … autrement dit Port Jeanne d’Arc ! Elle fût baptisée par les Norvégiens en l’honneur de la France.

Vers le XVIIIe siècle, de port en port, les nouvelles se répandaient vite à travers le monde !

A peine vingt ans après la découverte des îles Kerguelen (en 1772) arrivèrent les premiers chasseurs de phoques et de baleines.

Ils étaient d’intrépides marins, ces chasseurs venus principalement de la côte est des Etats Unis et de l’Angleterre, qui s’aventuraient dans les eaux des 40 èmes rugissants et des 50èmes hurlants. Des mammifères marins, ils faisaient fondre la graisse pour obtenir l’huile nécessaire à l’éclairage des grandes villes américaines.

 

 

A la fin du XIX siècle, la chasse industrielle remplaça la chasse artisanale. Elle supposa, dans un premier temps, la construction  de stations baleinières à terre auxquelles les bateaux désormais à vapeur et équipés de canons lance-harpons rapportaient le gibier à traiter.

 

 

Un industriel du havre, Emile Bossière avait été le dernier en France à pratiquer la chasse à la baleine dans les années 1870. Ses deux fils, René et Henry, rêvent de faire revivre cette chasse aux kerguelen. Ils font appel aux capitaux et savoir faire des Norvégiens pour la construction, en 1908, de Port Jeanne d’Arc (PJDA). Etablie au Cap, la firme Storm Bull avait reçu des frères Bossière le droit de chasser la baleine aux Kerguelen.

 

 

Ce fût la seule station baleinière présente sur le territoire Français. Malheureusement, il n’existe que peu de témoignages de l’usine en activité. La station baleinière fut certainement la plus moderne de son époque. Cinq ans plus tard, elle était déjà caduque : le navire-usine devenait plus rentable. Le destin de Port Jeanne d’Arc fut météorique. En 1913, la société Storm Bull avait cessé d’exister. Seuls deux gardiens norvégiens furent laissés dans la station jusqu’en 1941.

 

 

A partir de 1926 l’usine est définitivement abandonnée. En 1951 PJDA devient un lieu d’excursion pour les français installés dans la nouvelle base de Kerguelen : Port Aux Français. Sa valeur patrimoniale n’étant pas reconnue.

 

 

La station serait tombée dans l’oubli si quelques visiteurs n’y étaient venus de temps à autre. Les photos que certains d’entre eux en ont rapportées montrent sa ruine progressive, dramatique et inexorable !

 

 

Ces éléments photographiques, patiemment regroupés par la mission du patrimoine et des sites archéologiques des T.A.A.F, témoignent de cette descente aux enfers. En outre, ils ont fournis aux restaurateurs des documents irremplaçables qui permettent de reconstituer l’usine à ses débuts. En effet, peu d’images ont été retrouvées de l’usine telle qu’elle était pendant sa période d’activité. Rassemblés dans une base de données iconographique, ces documents appartiennent à deux ensembles d’inégale importance numérique.

 

 

Le premier est dû en quasi exclusivité aux archives photographiques d’Edgar Aubert de la Rüe, un géologue qui, en compagnie de son épouse Andrée, séjourna au moins à trois reprises à P.J.D.A, en 1929,1931 et 1952.

 

 

Le second est composé d’images des anciens hivernants des missions qui ont rendu visite à l’usine fantôme, de 1949 (expédition hydrographique du La Pérouse) à 1993 (année du premier contact des restaurateurs avec P.J.D.A). (cf. : informations provenant, en partie, du patrimoine).

Port-Jeanne D’Arc a également participé à sa façon à la seconde guerre mondiale. En effet, lorsque Aubert de la Rüe revint en 1950 à P.J.D.A après une absence de 20 ans, il releva des inscriptions en allemand … C’étaient les noms des marins du corsaire allemand Komet qui vint clandestinement aux Kerguelen en 1941 pour y changer de déguisement. Débarquant à Port Jeanne D’Arc, les allemands emportèrent tubes d’acier étamés, vannes, câbles, peintures, rivets, boulons, etc … ainsi que de l’essence et cent cinquante tonnes d’anthracite. (cf. : « l’arche des Kerguelen » de J.P Kauffmann).

 

 




02/04/2012
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